samedi 4 octobre 2008

Encore une analyse de la crise.

Une fois de plus je trouve que les medias ne creusent pas assez, mais pour aller plus loin, je trouve qu'ils ne posent pas les bonnes questions.

Une partie des medias ne fait que relater des événements sans contexte "la bourse descend, la banque d'investissement X ferme, les crédits sont plus difficiles à obtenir". Nous avons donc un très bon résumé des effets à très court terme de la crise, ce dont il est facile de se rendre compte. Comment comprendre la crise en ayant que ces données ?

Pour les personnes qui n'ont suivi que ces médias, la première partie du post s'adresse à vous.Pour ceux qui connaissent déjà l'histoire de la titrisation, des agences de notations et des instituts financiers, vous pouvez passer directement à la seconde partie, "les questions que la presse ne pose pas assez".

-- Partie 1 --La crise, du coté financier (version simple)

Si mon explication n'est pas assez claire ou trop simplifiée, vous pourrez la trouver un peu partout sur internet expliquée autrement ou de manière plus approfondie. (Les articles ne manquent pas)
Aux USA pour obtenir un crédit, il suffit d'aller voir un courtier qui fait office d'intermédiaire entre une banque ou un prêteur et l'emprunteur. Plus ces courtiers établissent de contrat de prêts, plus ils gagnent d'argent. Ils se mettent donc à faire des déclarations plus ou moins honnêtes sur la situation financière de l'emprunteur et prêtent à n'importe qui.Les banques de prêt, contentes au début d'avoir beaucoup de clients, reçoivent trop de demandes par rapport à leur capacité financière, elles revendent donc leurs créances à des instituts financiers en les groupant, c'est la titrisation.De plus, les personnes chargées de regrouper les créances et de les revendre par paquets les classent en fonction du risque de défaut de payement (le risque que les prêts ne soient pas remboursés).Elles font même assurer la catégorie la moins risquée contre le défaut de payement.Les agences de notations, donnent donc de très bonnes évaluations à ces titres (AAA), ce qui voudrait dire "à acheter les yeux fermés".Personne n'a pris la peine de vérifier si les personnes qui avaient empruntés étaient solvables.
Puis il est venu un moment ou des gens n'ont plus pu payer les intérêts sur leurs emprunts, les assurances n'ont pu couvrir les montants engagés, et résultat les titres ne valaient plus rien. Ceux qui avaient investis dedans se sont retrouvés avec des pertes colossales.


--Partie 2—

Les questions que je me pose sont plus sur le fonctionnement global de l'économie et de la société américaine, basée sur le crédit et la dérèglementation des marchés.

Pour moi le problème ne vient pas seulement du fait qu'on ait prêté à des gens sans moyens puis qu'on se soit débarrassé de ces créances sur gens non solvables. Le problème vient du fait que des gens, pour consommer se soient endettés au point de devenir non solvable. Il faut bien différencier le prêt à la consommation et celui destiné à l'investissement. Ici nous avions des prêts pour que des personnes puissent s'acheter des maisons, des voitures, des télévisions LCD, payer les études des enfants (presque de l'investissement ca), etc…Nous avions donc des quantités astronomiques d'américains qui vivaient au dessus de leurs moyens.
Parenthèse d'économie pure:En macro-économie on rencontre plusieurs types de comportements par rapport à l'argent de la part des agents économiques d'un pays (comprendre les citoyens). Dans certains pays, lorsque les agents reçoivent un surplus d'argent, ils vont l'épargner, le conserver pour le futur (comportement par exemple des japonais pendant un certain temps). D'autres agents vont consommer l'argent qu'on leur donne. Enfin, certains vont s'endetter et donc consommer de l'argent qu'ils n'ont pas encore. C'était le cas d'un certain nombre de personnes aux USA…

Les USA avaient donc une croissance économique interne basée sur de l'argent qui n'existait pas. Les gens consommaient plus sans en avoir les moyens.

La deuxième question se porte sur la règlementation, ou plutôt la non règlementation.Aux USA, en quelque sorte, n'importe qui peut dire et faire n'importe quoi.-Les normes comptables peuvent être utilisées pour brouiller la réalité. Ainsi, on ne peut pas estimer si une entreprise est en danger ou prends des risques inutiles.-Pratiquement n'importe qui peut devenir courtier et se mettre à prêter à tort et à travers.-Rien ne force à contrôler la situation financière d'un client. -Les agences de notations des produits financiers ne sont pas réglementées non plus.-On peut vendre des produits financiers sur tout et n'importe quoi.

Enfin je pense aussi que l'on peut montrer du doit un système économique ou les puissants se font de l'argent en écrasant les petits. Les patrons des boites se faisaient de plus en plus d'argent en limitant notamment les salaires des employés qui se trouvaient dans la nécessité d'emprunter pour consommer.On peut aussi s'en prendre à l'éducation mais sur ce sujet on peut débattre longuement. De mon point de vue très personnel, les études aux USA sont de moins en moins bonne qualité et de plus en plus cher (compter 20 000€ pour un diplôme universitaire, ca peut monter beaucoup plus).Un pays avec une population mal éduquée ne prépare pas efficacement le futur. On peut se demander si cela était volontaire ou non….

Liens:
-la crise en BD,traduit par rue89.com :
http://picasaweb.google.com/rue89.com/Babasubprime?pli=1#slideshow
-la même en anglais:
http://docs.google.com/TeamPresent?revision=_latest&fs=true&docID=ddv7hj34_03774hsc7&skipauth=true